20 décembre 2010 à 21:35
Tirs au but
Une étude scientifique menée sur plus de 2000 cas entre 1970 et 2000 a conclu que le système actuel des tirs au but était injuste. Selon le rapport, l'équipe qui tire en premier est nettement avantagée. Un système de tie-break comme au tennis est donc préconisé.
Encore un dossier de plus pour la FIFA? Déjà bien occupée par le débat sur l'arbitrage vidéo ou les soupçons de corruption, la Fédération internationale pourrait avoir à se pencher sur un thème moins épineux: la réforme des tirs au but. Si le sujet n'est pas encore d'actualité, il pourrait le devenir à la lecture d'une étude sur cette manière décisive et aléatoire de désigner un vainqueur.
La London School of Economics and Political Science (LSE) a rendu public aujourd'hui les conclusions de son étude sur les tirs au but. Après analyse de 2820 séances dans des grands matches nationaux et internationaux, entre 1970 et 2000, il s'est avéré que l'équipe qui tire en premier avait déjà 60% de chances de l'emporter. "La pression psychologique liée au fait d'être en retard affecte clairement la performance de l'équipe qui tire en deuxième", affirme Ignacio Palacios-Huerta, l'un des coauteurs de l'étude, parue dans l'American Economic Review.
Instaurer un tie-break
L'étude démontre que dans 19 cas sur 20, le capitaine qui a remporté le toss choisit d'ouvrir la séance de tirs au but. Les deux universitaires auteurs de l'étude ont également interrogé 240 joueurs et entraîneurs, de catégorie professionnels et amateurs. La quasi-totalité d'entre eux ont déclaré qu'ils préféreraient tirer en premier, expliquant vouloir ainsi augmenter la pression sur l'adversaire.
Du coup, le rapport prône un changement de règle. Pour rétablir l'équité et diminuer la pression, il faudrait instaurer un système de tie-break inspiré du tennis, dans lequel les joueurs peuvent tirer deux fois de suite. "Cela réduirait nettement l'avantage psychologique indu dont bénéficie le premier tireur, puisque la deuxième équipe ne serait pas constamment en train de rattraper", suggère toujours Palacios-Huerta. En espérant que dans ce cas là, les balles atteignent les filets...
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